L’Arche de Noé

Le Hirak algérien a généré au Canada des effets collatéraux inattendus. Une scission a été créé. Elle est alimentée par des acteurs qui se qualifient d’activistes et qui ramènent les velléités de leur pays d’origine sur le sol canadien.

Ils cherchent, désespérément, un soutien international en dehors de l’approbation de toute la communauté, mais en son nom, en contradiction complète avec le vœu du peuple Algérien qui avait clairement exprimé dès le début des contestations du Hirak, son refus catégorique et sans appel à toute ingérence étrangère dans sa tranquille révolution.

Ces activistes, idiots utiles ou naïfs d’un projet qui les dépasse, continuent à infantiliser par leurs agissements tout un peuple qui a pourtant réussi par au moins 3 fois, à changer le cours de son Histoire. En arrachant son indépendance au prix fort, en réduisant à néant le projet islamiste obscurantiste durant les années 90 et en empêchant enfin, l’infecte mayonnaise des printemps arabes de prendre ces 2 dernières années.

Finalement, la question n’est pas de savoir qui a raison et qui a tort, la solution ne se trouve pas ici, au Canada, mais en Algérie.

Le Canada, avec une des politiques migratoires les plus intelligentes, sérieuses et humaniste au monde, accueille des immigrants du monde entier. La seule chose demandée finalement, c’est d’être un bon citoyen, respectueux des lois, tolérant et qui s‘intègre à la société.

On ne vous demandera pas de vous délester de votre culture, votre religion, votre langue, vos coutumes ou n’importe quelle spécificité. Au contraire, le Canada vous permet de les vivre pleinement, encore mieux que chez vous en respectant, bien sûr, les limites des libertés des uns et des autres.

Le Canada est en quelque sorte une arche de Noé sur laquelle naviguent les différentes communautés issues du monde entier en toute harmonie et symbiose.

Imaginez ce qui se passerait si chacune d’elle ramenait avec elle les problèmes de son pays d’origine. Le Canada se transformerait rapidement, en arène de combat ou tout et un chacun l’utiliserait pour régler ses comptes et tenter de finir ses romances inachevées.

Cette arche, à cause de ces activistes algériens, est en train de se fissurer et appelle à être colmatée au plus vite.

Malheureusement, certains politiciens au niveau provincial ou fédéral, par calcul électoraliste, se laissent entrainer dans ces combats qui ne le concernent ni de près ni de loin. Ils pensent naïvement que la communauté canadienne d’origine algérienne est un bloc monolithique qui quémande leur appui.

Rien n’est plus vrai, on a vu récemment une partie de cette communauté déposer une lettre au Parlement canadien demandant, au contraire, la non-ingérence dans les problèmes de leur pays d’origine qu’ils considèrent souverain.

On a vu encore une autre partie, émerger et les traiter de sales arabes quand ils sont partis rendre visite à l’ambassade de leur pays. On y a assisté à une joute verbale entre les deux parties qui a donné une image bien dégradante de notre communauté.

Un concitoyen canadien s’est retrouvé derrière les verrous après s’être emporté contre les manifestants qui viennent bruyamment gesticuler, hurler mais surtout déranger les résidents voisins du consulat, chaque samedi matin depuis bientôt 3 ans !

Renseignez-vous sur le calme et la tolérance légendaires des Canadiens, les voisins américains s’en esclaffent, mais sans méchanceté, à chaque occasion.

Continuer à soutenir une partie ou une autre ne fera que creuser le fossé entre Canadiens finalement, aux frais du contribuable.

Un message aux binationaux, du Canada et du monde entier. Vous avez fait le choix de vivre à l’étranger, assumez-le en étant un pont entre vos deux pays, toujours dans la réconciliation, la positivité et le rapprochement. Il est malsain et contreproductif de confronter vos deux citoyennetés ou d’utiliser les avantages ou les inconvénients de l’une contre l’autre.