« Dans un labyrinthe, deux gardes protègent deux portes. L’une des deux portes mène à la liberté, l’autre à une mort certaine. L’un des deux gardes ment systématiquement, tandis que l’autre dit toujours la vérité, mais vous ne savez pas qui est qui. Pour déterminer le chemin de la liberté, vous n’avez le droit qu’à une seule question à l’un des deux gardes. Quelle question poser ? »
Aujourd’hui les hirakistes 2.0 sont à la croisée des chemins. Ils ne savent plus à quel saint se vouer d’autant plus que beaucoup de ces saints déchus qu’ils adulaient sont déclarés officiellement terroristes. Quels choix s’offrent à eux ?
Première solution, continuer les marches. L’application stricte de la loi comme réclamé par le hirak 1.0 implique que pour faire une marche, il faut une déclaration en bonne et due forme comme le stipule la loi. Marcher sans ce sésame fait des hirakistes 2.0 des hors la loi. Ils vous diront, bien entendu, que ce n’est pas logique de demander une autorisation à un gouvernement qu’ils ne reconnaissent pas comme légitime. Il faut admettre que dans ce cas, c’est de bonne guerre que le gouvernement, lui non plus, ne les reconnaisse comme représentatifs du hirak, le premier, le béni. Un bras de fer que les milliers de hirakistes restants ne peuvent pas gagner vu que leur nombre se réduit comme une peau de chagrin. Mathématiquement, Pour pouvoir marcher sans déclaration, il faut être plus nombreux que les services de sécurité. On nous dit que ces derniers étaient 50 000 dans la capitale. Les hirakistes étaient forcément moins nombreux, pas comme du temps du hirak béni ou ils étaient des millions, inarrêtables et vraiment représentatifs.
Cette solution est devenue inapplicable, à moins que quelqu’un ose demander une autorisation et qu’il résiste au lynchage qui va suivre par les hirakistes eux-mêmes ou par les autorités qui auront par la force de la loi de quoi mettre en prison ce vaillant inconscient qui ne pourra maitriser ni la marche, ni son parcours, ni ses slogans.
Deuxième solution qui découlerait de l’impossibilité de la première et de l’entêtement des hirakistes, prendre les armes. C’est ce qui se fait quand on ne reconnait pas la légitimité du gouvernement en place. Les hirakistes 2.0 vous diront que non, ils sont pacifistes. Peut-il en être autrement ? Ils sont pacifistes parce qu’ils n’ont pas le choix et qu’ils ne font pas et ne feront jamais le poids face aux services de sécurité surentrainés, expérimentés et qui ne tombent plus dans les pièges de la provocation « pacifique » des manifestants manipulés.
L’ANP a d’ailleurs déjoué des tentatives d’introduction d’armes et de munitions sur le territoire national. Ces opérations ont été tournées en dérision par les hirakistes, mais rira bien qui rira le dernier. On a vu les conséquences.
Cette solution est finalement à écarter, l’Algérie est verrouillée sécuritairement.
Troisième solution, investir le parlement par les élections. Les hirakistes pourraient facilement se répartir sur l’ensemble du territoire national et surveiller les urnes, comme le leur permet la nouvelle loi électorale, pour s’assurer qu’il n’y aura pas de fraude et prendre la majorité du parlement. Ils pourront, au titre de la nouvelle constitution, prendre le gouvernement, ou au minimum, en tant que parlementaires, proposer des projets de lois.
Cette solution est celle adoptée par les hirakistes 1.0. Ils veulent opérer le changement de l’intérieur. Ils considèrent que l’Algérie est en période de transition depuis le 12/12/2019 et ils s’efforcent à imposer le changement qu’ils désirent en utilisant les moyens officiels et légaux qui s’offrent à eux sans risquer de mettre en péril l’existence de la nation en chemin.
Les hirakistes têtus vont vous ressortir l’arrêt du processus électoral durant les années 90 et justifieront, avec, leur manque de confiance. Replaçons les choses dans leur contexte. Les partisans du FIS dissous ont pu s’assurer de gagner le premier tour. Entre temps, un de leurs sinistre gourou déclare la démocratie koffr et il a, par cette phrase entre autres, déclaré l’arrêt du processus démocratique. Ceci a conduit l’ANP, qui l’a pris au mot, à accomplir sa mission salvatrice de la république qui risquait d’être diluée dans le sombre projet islamiste mondial. Elle a arrêté le processus électoral qui n’avait plus raison d’être. On le sait aujourd’hui.
Il est clair qu’il y a hirak et hirak. Pour le premier, les hirakistes ont choisi la seule solution logique et civilisée qui existe pour arriver à leurs fins. Pour le deuxième, on se pose sérieusement la question sur les intentions de ses promoteurs qui ne peuvent être que malsaines.
Pour en revenir à l’énigme, il n’existe qu’une seule solution logique pour s’en sortir, je vous laisse le soin de la trouver. Il y a cependant une autre solution qui est de rester dans le labyrinthe à tourner en rond.
Je pense que certains vont tourner en rond pendant un bon moment ! Et je ne parle pas des moutons suiveurs mais des « figures » du tahrak.
Les uns vont se demander à quel moment ils vont être lâché par leurs bienfaiteurs et les autres vers quelle nouvelle destination ils seront envoyés pour libérer les peuples 🙂
Je sens que les semaines prochaines seront particulièrement comiques 🙂
Tout à fait Blanche, Game over et comme dirait cheikh aznavour, il faut savoir quitter la table lorsque le hirak est desservi.
Pour vous dire je comprends pas ce supposant hirak ils tournent on rond ca fait déjà 2 ans alors qu’il pouvait travailler et faire en sorte que les choses soient meilleures et dans tous les domaines et tout le monde sera gagnant
Parce que le but n’est pas qu’on soit gagnant mais le but est de servir des intérêts personnels.
Brillant. Une analyse plus que pertinente et tellement parfaite ! Mille bravo et merci de nous offrir ce bonbon de literature
Merci Sou, toujours un plaisir de lire tes commentaires sucrés 🙂
En France et dans pas mal de pays européens, le montant de l’amande, pour avoir manifesté sur la voie publique sans autorisation s’élève à 135 Euro, l’équivalent de 27 000 Da, un salaire mensuel en Algérie ! Les autorités algériennes devraient même, en plus du montant de l’amande, concevoir une planche tarifaire des amandes relative aux slogans par exemple : « La intikhabat m3a l3issabet » = 6 000 Da, « Doula madania machi 3askaria » = 4 500 Da, » Tebboune Mazwer jabouh El asker » = 8 350 Da. Mais le slogan dont le montant de l’amande sera le plus élevé est…je vous laisse deviner, il peut même s’élever à 70 000 Da, c’est lequel ?
Avec le « madaniya machi 3asskariya » je rajouterais des travaux d’intérêt général… à la frontière libyenne ou malienne.
Le slogan en question c’est « moukhabarate irhabiya » ?
Merci pour ton commentaire cher ami.