Cette locution proviendrait des paroles adressées par un ouvrier à un passant qui avait brisé ses vitres. Voici le fait tel qu’il se serait passé au XVIIIe siècle :
« Un vitrier ambulant était en train de poser des vitres au rez-de-chaussée d’un grand hôtel de la rue des Prouvaires, quand un passant culbuta sa hotte et plusieurs de ses vitres furent brisées. Celui-ci, tout confus, se disposait à s’esquiver, quand le vitrier lui barra le passage et lui dit : Halte là ! ne fuyez pas si vite et réglons nos comptes, qui casse les vitres les paie ! – Et combien, dit le passant ? – Quinze sols par vitre et il y en a quatre. L’auteur du dégât s’exécuta, paya trois livres et s’éloigna. »
Ce proverbe se popularisa. Les cabaretiers se l’approprièrent et, comme chez eux on casse beaucoup de verres, ils mirent au-dessus de leurs portes, à l’adresse des ivrognes, un écriteau avec ces mots : Qui casse les verres les paie.
Source : france-pittoresque.com
En Algérie, il y a mille façons de partitionner le peuple, selon son idéologie, son allégeance, ses besoins etc… Il y a aussi une façon qui a fortement émergée ces deux dernières années qui est, selon sa vision par rapport à son gouvernement.
Il y a ceux qui voient le verre moitié rempli, tout le temps. Ce sont ceux qui positivent toutes les actions du gouvernement et les enjolivent. Ils trouvent une justification plausible à chaque lacune aussi flagrante soit-elle. Ce sont généralement de simples citoyens qui ne profitent pas nécessairement des largesses du gouvernement mais qui sont par nature positifs, à l’excès.
On ne parle pas des organes de propagandes étatiques qui sont dans leur rôle et ne font que ce pourquoi ils existent, il n’y a aucune honte à avoir, c’est universel, tous les pays font de même.
Ces « positiveurs » tapent sur le système, dans le sens des nerfs bien sûr, de tous ceux qui subissent les erreurs où l’incompétence du gouvernement.
Il y a, aussi, ceux qui voient le verre à moitié vide, tout le temps. Ils sont à l’exact opposé des précédents. Quoi que fasse le gouvernement, ils vont systématiquement, le critiquer, le descendre, le diminuer et le dénigrer. Ils savent, par des procédés tortueux, transformer toute action positive en catastrophe économique et humanitaire. Ils mettent en avant les lacunes et les magnifient pour faire en sorte qu’on ne voit plus que ça.
Parmi eux, il ne faut pas le nier, des citoyens lambda aussi, mais surtout des organisations, des groupuscules ou même des gouvernements qui les financent et les soutiennent. Ils s’offrent une couverture médiatique énorme. Rachad sur les réseaux sociaux, les chaines égyptiennes des frères musulmans et la chaine Al Magharibya en sont le parfait exemple.
Ce n’est pas fini, la vision n’est pas manichéenne comme beaucoup veulent nous faire croire pour mieux se conforter dans leur idée, Il y a une infinité de nuances entre les deux « états de remplissage » de notre verre qui peut passer de complètement vide à complètement rempli.
Il y a cependant une catégorie, à laquelle on ne pense pas forcément et qui est tout aussi nuisible, celle de ceux qui ne voient tout simplement pas le verre. Ils nient carrément l’existence de l’État algérien, tout comme les précédents, dont ils sont devenus les idiots utiles.
Ils assènent comme eux le « Il n’y a pas d’État » et ont contribué, sans le savoir et souvent, sans même s’en rendre compte, à convaincre les plus fragiles qu’il n’y a vraiment pas d’état, pas de gouvernement pas de lois, pas de justice pas d’avenir pas de pays …
Il ne faut pas s’étonner, dès lors, qu’on en arrive à appliquer, entre nous, la loi de la jungle.
Une dernière chose, c’est le moment de payer les verres cassés, par ici la facture.