« Un mauvais système battra toujours une bonne personne. » – W. Edwards Deming
Cette citation illustre parfaitement la situation que nous allons explorer. Même le plus talentueux des employés peut échouer s’il évolue dans un environnement toxique, mal encadré ou mal dirigé. Voici un exemple concret tiré d’une mise en situation en entreprise.
Énoncé :
Un brillant informaticien, récemment recruté au sein de l’entreprise, subit les maltraitances constantes de son manager. Quoi qu’il entreprenne ou dise, ce dernier reste insatisfait de son travail, et ne manque pas de le lui faire savoir. Il le rabaisse fréquemment devant ses collègues, le qualifiant d’incapable et de bon à rien.
Un jour, l’informaticien, visiblement accablé par cette atmosphère toxique et ce harcèlement moral quotidien, commet une erreur monumentale. Cette faute, probablement due à la pression insoutenable qu’il subissait, conduit à son licenciement.
Question :
Pourquoi un informaticien aussi talentueux a-t-il échoué de manière si lamentable ?
Réponse attendue :
La réponse officielle, celle qui vous permettra de réussir ce stage, est que la faute incombe au manager. Ce dernier a échoué à adopter un style de management approprié, ne sachant pas motiver ni encadrer son équipe.
Pour être un bon manager, il faut savoir ajuster son approche en fonction des situations. On vous expliquera qu’il existe quatre principaux styles de management, que vous devrez maîtriser :
- Le management persuasif, où le manager prend les décisions tout en expliquant ses choix pour obtenir l’adhésion des employés, utile pour rassurer et impliquer légèrement l’équipe.
- Le management directif, où le manager donne des instructions claires et supervise étroitement, adapté aux employés débutants ou en situation de crise.
- Le management participatif, où le manager implique activement les employés dans la prise de décision, encourageant l’autonomie et la créativité, idéal pour des équipes expérimentées.
- Le management délégatif, où le manager délègue les responsabilités à des employés très autonomes et compétents, favorisant l’innovation et l’initiative personnelle.
Le bon manager doit être capable de jongler entre ces styles pour atteindre ses objectifs et ceux de l’entreprise.
Une autre perspective :
Cependant, la véritable réponse est peut-être plus simple et bien plus subtile, bien qu’on ne vous la mentionnera probablement pas.
L’informaticien n’a en réalité pas échoué. En fait, il a pleinement réussi… dans le cadre qui lui était imposé.
Ce que l’énoncé ne précise pas, mais que l’on peut aisément deviner, c’est que le manager a sans doute atteint ses propres objectifs. Dès le départ, il semblait avoir anticipé l’échec de l’informaticien et s’était assuré de le pousser dans cette direction. Ainsi, lorsque ce dernier a commis sa fameuse erreur, le manager a vu ses prévisions se réaliser. Ses insultes sont alors devenues des prédictions, et son comportement toxique un signe de clairvoyance. Fier de lui, il a probablement savouré sa victoire devant ses collègues en affirmant : « Je vous l’avais bien dit ! ». Cet épisode pourrait même lui valoir une promotion, en récompense de ses « prédictions » judicieuses.
Quant à l’informaticien, son licenciement a sans doute été un soulagement. Non seulement il échappait à un environnement de travail destructeur, mais il avait enfin accompli l’unique objectif que son supérieur attendait de lui … échouer.
Dans un sens, il a parfaitement répondu aux attentes.
On peut aussi dire que le manager a perdu un élément majeur et compétant et par conséquent c’est lui le perdant, comme on peut dire que l’informaticien a bien fait de quitter cet entreprise dirigée par une personne qui ne connait rien dans les relations humaine et que cet informaticien, en faisant ça, trouvera un poste similaire dans une autre entreprise où peut être ses talents brilleront ! Comme on peut dire que les deux sont nuls, l’un macho et l’autre défaitiste, ou bien encore on peut dire que le comportement humain est compliqué et difficilement saisissable ! réactions imprévisibles, émotions diverses, complexes, préjugés, clichés, arrière-pensées…font de la personnalité de chacun un labyrinthe tortueux et inextricable. Si j’étais à la place du manager, j’aurais d’abord essayer de voir le potentiel de cet informaticien, et si j’étais à la place de l’informaticien, je me serai tiré vite fait ! car nous les algériens « Damna skhoune » ! 🙂 Merci pour cet article, Ya3tik essaha !
Merci Mounadel pour ton analyse toujours aussi pertinente. Il n’y a, en effet, que les relations humaines qu’on ne peut pas mettre en équation, tellement elles sont imprévisibles et compliquées.
Merci encore et Saha Ftorek.